Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Gouverneur de la Banque de la République d’Haïti,
Monsieur le Représentant de l’Ambassade de Suisse en Haïti,
Mesdames, Messieurs les Représentants et Représentantes du secteur des affaires, Madame la Représentante de ONU FEMMES,
Mesdames, Messieurs les Participants au concours,
Mesdames, Messieurs, en vos rangs, titres, grades et qualités,
Mesdames, Messieurs,
Depuis tantôt quatre années, l’Etat haïtien, à travers de la Banque de la République d’Haïti (BRH), s’est engagé dans un processus d’inclusion financière de toutes les forces vives de la nation. Sans ambages, on peut dire que ce processus avance en dépit des obstacles et des défis importants. D’énormes pas ont été franchis depuis, Et, nous voici aujourd’hui parvenus à une étape cruciale de notre Stratégie Nationale pour l’Inclusion Financière et du déploiement du Plan d’Education Financière.
Ces deux approches, stratégique et opérationnelle, ont permis de toucher simultanément les deux groupes cibles : les femmes, d’une part, et les Micro-Petites- et-Moyennes Entreprises, d’autre part. Il est intéressant de constater que les premières se retrouvent de plus en plus à la tête de cette catégorie d’entreprise. En orientant l’application de notre stratégie vers des acteurs de la production locale, notamment la production et les services des chaines de valeur liées au secteur agricole, axe essentiel de la croissance, nous atteignons dans un même mouvement plusieurs éléments de notre vision pour la relance économique de notre pays.
L’activité de ce matin qui consiste principalement en la présentation des entreprises gagnantes de ce concours, adressé exclusivement aux femmes entrepreneures, permettra de faire, à n’en pas douter, une large promotion de l’entreprenariat féminin et de l’éducation financière des femmes. Elle vient en droite ligne aux activités inscrites dans les axes prioritaires du Gouvernement à savoir : l’inclusion financière des Micros, Petites et Moyennes Entreprises (MPMEs) et la production agricole.
En cette occasion solennelle, je voudrais adresser des mots de félicitations à la Banque de la République d’Haïti (BRH) pour son rôle clé dans la mise en œuvre du projet. Et, l’organisation de ce concours aujourd’hui en est une manifestation flagrante.
Je voudrais également remercier la Fédération Suisse, à travers la Coopération Suisse, pour son support financier et surtout son accompagnement dans la mise en œuvre de ce programme. Je formule le vœu que le changement survenu au niveau de la Représentation de la Suisse en Haïti viendra renforcer l’appui de la Suisse notamment dans le financement des programmes et projets au profit du Peuple haïtien.
Mesdames, Messieurs,
Présentement, le pays est confronté à de grands défis en matière agricole, commerciale, environnementale, économique et sociale. Le Ministère de l’Economie et des Finances, à travers ses instruments de politique économique et sociale, les aborde dans une perspective d’inclusion, en lien avec les Objectifs de Développement Durable (ODD). Selon les données rendues disponibles par l’Institut Haïtien de Statistiques et d’Informatique (IHSI), les femmes représentent près de 52% de la population haïtienne. A cet égard, elles sont incontournables dans la dynamique de création de richesse dans le pays ; et leur rôle dans la vie économique et sociale de notre nation n’est plus à démontrer.
La promotion de l’entreprenariat féminin et l’éducation financière des femmes évoluant dans le secteur agricole constituent l’un des engagements de l’Etat haïtien par rapport aux Objectifs de Développement Durable (ODD). Aussi, un outil stratégique dénommé « Politique Egalité hommes femmes » dont l’un des piliers repose sur l’autonomisation économique des femmes, a-t-il été mis en place. Depuis l’établissement de ces objectifs mondiaux et l’expérience de leur mise en œuvre, il est de plus en plus constaté que le soutien aux femmes impacte positivement les indicateurs socio-économiques. Des études basées sur des données factuelles ont démontré que les régions du monde où subsistent des inégalités entre les hommes et les femmes sont parmi les pays les plus pauvres. Mais, dans presque tous les cas où les femmes ont été éduquées financièrement et ont acquis des compétences en entreprenariat, un effet multiplicateur s’est créé dans la communauté, se traduisant par l’augmentation du revenu des ménages, favorisant une réduction de la délinquance juvénile car les enfants sont canalisés vers l’éducation plutôt que vers des activités répréhensibles.
Dans cette logique, le Gouvernement haïtien entend créer un cadre global pour favoriser l’accroissement de la productivité du secteur agricole et l’amélioration des conditions de vie de la population, principalement des couches les plus vulnérables. A cet égard, pour renouer avec la croissance économique, assurer la stabilité sociale et améliorer les conditions sécuritaires dans le pays, le Premier Ministre, dans la lettre de Cadrage du Budget 2023-2024, a préconisé la prise en compte de l’équité genre dans l’établissement d’un cadre national pour le financement du secteur agricole. Il est opportun de rappeler la contribution majeure, à hauteur de 16%, de la production agricole au Produit Intérieur Brut, en employant environ 50% de la population active, dont 66% en milieu rural, citant toujours l’Institut Haïtien de Statistiques et d’Informatique (IHSI).
Ainsi, le Ministère de l’Economie et des finances s’engage à tout mettre en œuvre pour faciliter la réussite de ce projet. En ce sens, nous poursuivrons les efforts, avec tous les acteurs étatiques, ceux de la société civile ainsi que les partenaires techniques et financiers pour la réalisation de la deuxième phase du projet qui consistera à assurer le coaching et l’accompagnement technique de ces 85 entreprises gagnantes du concours.
L’effet multiplicateur et à haut impact de cette phase constitue à la fois l’essence et l’objectif de base de l’inclusion financière. L’encadrement de ces femmes devra non seulement les rendre plus performantes, en renforçant leurs capacités de production en les intégrant dans un cadre formel de fonctionnement, mais aussi leur ouvrir la porte à des financements structurants et normalisés. La communauté trouvera son compte dans les emplois et activités créatrices rémunérées, l’Etat bénéficiera des retombées fiscales permettant de financer la construction d’infrastructures résilientes au changement climatique, la fourniture des services de santé et d’éducation de base afin de garantir le bien-être collectif.
En entendant parler du déroulement du concours, le chiffre de cinq cents (500) postulants à travers le pays nous a interpellés. A première vue, il nous paraissait faible. Mais il est en fait significatif, lorsque nous considérons la maturité intellectuelle nécessaire à la soumission des projets.
Le nombre de quatre-vingt-cinq (85) retenus, venant de différents départements géographiques, doit représenter une première cohorte, à laquelle viendront s’ajouter d’autres entreprises dans les filières retenues. La tâche d’huile que nous créons avec cette étape que nous sommes en train de franchir aujourd’hui, doit à tout prix s’étendre. La déperdition qui ne manquera pas de survenir doit être anticipée. Il faut prévoir l’arrivée de nouvelles entreprises, l’ouverture de filiales, ou encore la diversification de la production.
Aussi, espérons-nous que d’autres concours, d’autres activités d’encadrement et d’assistance technique seront organisés, dans le secteur public et dans le secteur privé des affaires, dans l’objectif de disposer, dans un avenir raisonnable, d’une masse critique de micro-petites et moyennes entreprises stables, rentables et performantes.
Mesyedam,
Pèmèt mwen salye e fè konpliman pou Medam ki fè pati 85 antrepriz ki avèk nou jodia. Mèsi pou gwo pa nou fè e nou vle ba nou garanti ke Leta ap toujou sipòte efò nou yo.
Mesdames, Messieurs,
Les femmes sont indiscutablement au cœur du développement durable. Ce projet, nous donne l’opportunité de poser des jalons pour un véritable renforcement de l’éducation financière des femmes et l’amélioration de leur compétence managériale. Il offre la possibilité à Haïti de jouir de la pleine capacité de toutes ses filles.
Le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) se range aux côtés de tous ceux et de toutes celles qui œuvrent pour l’inclusion financière des femmes dans tous les secteurs de la vie économique et sociale. Nous demeurons convaincus que la promotion de l’entreprenariat féminin et l’éducation des femmes contribueront à réduire la pauvreté, à favoriser l’émancipation économique des femmes et culmineront au progrès socio-économique tant souhaité.
Je vous remercie et vous souhaite bon travail.